mercredi 26 septembre 2007

Interview, partie 3 : Le goût des arts graphiques


Quelle a été votre propre relation aux arts graphiques ? Et que vous a apporté votre collaboration avec des peintres et des graveurs ?

Quand j’avais quinze ou seize ans, j’écrivais d’abondance. Mais, les années passant, l’écriture s’est raréfiée, même si mes dissertations scolaires étaient démesurées. Jacqueline, ma femme, que j’ai rencontrée en 1956, a contribué à défaire certains blocages. Mais je ressentais un manque. J’ai demandé à la peinture de m’aider. Les techniques automatiques étaient d’accès facile. J’ai fait beaucoup de collages, des décalcomanies. Il fallait qu’à la manière surréaliste je donne des titres à ces images : c’est ainsi que la veine des mots s’est rouverte. J’envie toujours les écrivains peintres, Hugo, bien sûr, Michaux, Dotremont, aussi, l’inventeur du groupe Cobra et l’auteur des logogrammes.

Ce que j’aime dans la collaboration avec des peintres, des graveurs ou des photographes, c’est qu’ils me demandent de les accompagner, de m’insérer dans leur travail. Ces défis obligent mon propre travail à s’ouvrir. C’est ainsi que je collabore avec Jacques Clauzel, par exemple. Mais je procède parfois autrement : j’ai écrit Lumière pour lumière, en sachant que Fabien Giry, un jeune peintre de Dunkerque, l’illustrerait. Puis, nous avons mis au point le format, la mise en page, etc. Quoi qu’il en soit, toutes les phases m’intéressent, de la fabrication d’un livre.

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