tag:blogger.com,1999:blog-72887875142819220662024-02-18T19:46:36.485-08:00Pierre Dhainaut, poète de la présenceUne fenêtre pour découvrir le poète du souffle qu'est Pierre Dhainaut.Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.comBlogger21125tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-31754068963646428642011-01-08T06:08:00.000-08:002011-01-08T06:12:14.147-08:00<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWH5Qd24bqpfZQteQQylVBNUf34hFGtf_qhJd1mAG96_e3nqg_V1k83nSJDVv4Fv5LZoopxJ8K9mSAhWLEYWRkLvMpyrOoV7W26g32kGkyE0V5Vj19dgLvuZJj5ex3XYUEg-r-zr5IbFo/s1600/pierre+dhainaut+d%25C3%25A9cembre+2010.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 300px; height: 500px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhWH5Qd24bqpfZQteQQylVBNUf34hFGtf_qhJd1mAG96_e3nqg_V1k83nSJDVv4Fv5LZoopxJ8K9mSAhWLEYWRkLvMpyrOoV7W26g32kGkyE0V5Vj19dgLvuZJj5ex3XYUEg-r-zr5IbFo/s400/pierre+dhainaut+d%25C3%25A9cembre+2010.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5559816885319239858" /></a><br /><div align="center">Cliquer sur l'image</div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-43067701839383607372010-11-11T06:20:00.000-08:002010-11-11T06:31:52.839-08:00"Un arbre pour les mouettes"<div class="info"><h2>Exposition "Un arbre pour les mouettes", par Michel Degand et Pierre Dhainaut</h2><div class="ombre2"><img class="imgwiki" style="float:left" src="http://www.univ-lille3.fr/visuels/culture/un-arbre-pour-mouettes.jpg" alt="" /></div><p><strong>Du 18 octobre au 12 novembre 2010, Galerie Les 3 Lacs, Université Lille 3.</strong></p><p><strong><span class="Apple-style-span">Un arbre pour les mouettes. L’espace de liberté.</span></strong><b><span class="Apple-style-span"> - Sans doute le peintre est-il seul dans son atelier comme le poète devant sa table, mais quand ils ont la chance de pouvoir collaborer, ils constatent combien les échanges entre eux sont nécessaires, ils se doivent d’échapper à leurs habitudes et de se renouveler. Le livre, pour cela, n’est pas l’unique possibilité. Nous venions de réaliser Chemins de traverses, qui regroupent des sérigraphies et des poèmes, quand Michel Degand me confia une trentaine de feuilles de petit format striées, maculées, froissées, dont il ne s’était servi pour mener à bien cette suite de plus de mille tableaux qu’il était sur le point d’exposer, Le Zéro à l’infini : à toi, me suggéra-t-il, d’y inscrire ce que tu souhaites. La place manquait pour que je puisse développer, il me fallait aussi tenir compte des plis et des taches, des textes brefs s’imposaient, proches du haïku ou de l’aphorisme, qui à la fois concentrent, élargissent. En général, une collaboration s’arrête à ce stade. Mais les mots qu’ils m’avaient suggérés, Michel Degand les a repris, il a voulu dire à son tour, d’une touche de couleur, d’une ligne entre mes lignes, ce qu’ils lui suggéraient. Rien n’est donc resté autonome ou clos. Enfin nous lisons, nous regardons dans un même mouvement : il s’agit bien d’échanges, miraculeusement, entre les langages que d’ordinaire nous séparons. C’est ainsi que s’est épanoui Un arbre pour les mouettes : cet arbre appartient à ce que l’on appelle la poésie, qui ouvre un espace paradoxal dont on n’a pas à se demander s’il appartient à la réalité puisqu’il est sensible, puisque de toute évidence il échappe aux définitions, aux catégories rassurantes, un espace de liberté.<br /></span><br />Pierre Dhainaut, poète</b></p><p><b><i><span class="Apple-style-span" >source : <a fr="" actualites="" actu="4299"" target="_blank">Expo avec Pierre Dhainaut</a></span></i></b></p></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-17601679775899440382010-06-30T03:21:00.000-07:002010-06-30T03:40:37.194-07:00"Plus loin dans l'inachevé" de Pierre Dhainaut<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhctinNhrEcHEkBxluZdB8bWvJpX204aQRJZCWfQQKJSK24NJctuRi9U_lrPLXHv_z0schDsksuwwRIMKA2mXvd1oSq5wklFg4KVt-36XE7a87kMgmxI6utdHUAXJMZ9qI-GHbxed8h09Q/s1600/pierre+dhainaut+profil.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;width: 329px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhctinNhrEcHEkBxluZdB8bWvJpX204aQRJZCWfQQKJSK24NJctuRi9U_lrPLXHv_z0schDsksuwwRIMKA2mXvd1oSq5wklFg4KVt-36XE7a87kMgmxI6utdHUAXJMZ9qI-GHbxed8h09Q/s400/pierre+dhainaut+profil.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5488514122365005762" /></a><div style="text-align: justify;"><span style="font-style:italic;"><b>Plus loin dans l'inachevé</b></span><b>, le recueil que les éditions Arfuyen publient à l'occasion de l'attribution à Pierre Dhainaut du Prix de Littérature francophone Jean Arp 2010, a beau être le trentième - ou le trente-et-unième - des ouvrages publiés par l'auteur depuis </b><span style="font-style:italic;"><b>Le Poème commence</b></span><b>, paru en 1969, c'est encore et toujours une voix neuve, comme à l'état de continuelle naissance, que le lecteur attentif y entendra. Certes, « lames, écume, sable, souffles, épaules, cime... », cet ouvrage - dont le titre apparaît comme le clair prolongement de </b><span style="font-style:italic;"><b>Dans la Lumière inachevée</b></span><b>, l'anthologie que lui a consacré le Mercure de France, en 1996 - continue de conjuguer la liste familière des noms que Pierre Dhainaut ne cesse de faire revenir tout au long de ses oeuvres. Répétition? Redite? Ce serait mal connaître la nature particulière du questionnement poétique, la qualité propre de cette relation du poète à sa langue qui fait du mot sa substance, du vers sa respiration. « Les mots, écrit-il dans son Journal des bords - qui, à la suite du recueil, nous fait comme pénétrer dans l'atelier de l'écrivain - ne sont pas hors de nous [...] les mêmes peuvent revenir, chaque fois nouveaux. De poème en poème ce doit être notre unique interrogation: les avons-nous aidés à créer cette merveille de quelques syllabes associées, accordées, d'où s'exhale ce que sans elles nous aurions été incapables de pressentir? L'air se ranime, avec lui notre chair, le chant ne l'habite que pour le traverser. » Dénonçant les petits jeux verbaux à quoi trop d'enseignants, leurrés par les pseudos ateliers d'écriture oulipiens, réduisent la poésie, Pierre Dhainaut nous assure que « l'écriture ne consiste pas en la fabrication d'un objet » , qu'elle est une école des rivages » et qu'un poème n'est vivant que "s'il se porte et nous porte hors de lui " .</b></div><b><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal; "><b>Exigence et nécessité de la poésie. Car la poésie, plus exactement le poème, est bien ce territoire à perpétuellement reconstruire, ce cinquième élément nécessaire, non pour se représenter le monde ou se l'approprier mais pour s'accorder à lui dans sa puissance d'exister, qu'il soit « débris de verre, de fer / mares croupissantes », « galet pris au hasard », «gravier, marrons, feuilles jaunes, bouts de bois » ou souffles de tempêtes, murmures de forêts, clameurs de vagues et d'oiseaux. <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5kO3QFMM5Hg8ogHC-B-5iayIbEb8RBpZl32C1N5iZmG_NX6Boiw65UWov-sH59QZv8AFgMFY8wvOHLkLz39iNpl5WnoOMFlf91BXormnGPwSfpowZa-r96QMdIuAPvZtuQlnPnGl09VS8/s1600-h/Pierre+dhainaut+plus+loin+dans+l%27inachev%C3%A9.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5kO3QFMM5Hg8ogHC-B-5iayIbEb8RBpZl32C1N5iZmG_NX6Boiw65UWov-sH59QZv8AFgMFY8wvOHLkLz39iNpl5WnoOMFlf91BXormnGPwSfpowZa-r96QMdIuAPvZtuQlnPnGl09VS8/s320/Pierre+dhainaut+plus+loin+dans+l%27inachev%C3%A9.jpg" border="0" /></a>L'expérience qui attend le lecteur de </b><span style="font-style:italic;"><b>Plus loin dans l'inachevé</b></span><b> est ainsi celle d'une plongée dans le lieu d'une parole fortement habitée, tournée vers une ouverture confiante et aiguisée aux choses. Marche, écoute, rencontre sont autant de mots clefs pour baliser ce parcours. Sans que rien d'autre ne soit promis qu'un accroissement d'être. Un redoublement d'intensité. Le réconfort parfois d'un poème ressuscité, mystérieusement empli d'échos. « Ils parlent de deuil et nous voici réconfortés, ils parlent d'une chambre, nous voici au large... Comment résister à la surprise? Rien ne s'égare ou ne se clôt ». Marche, écoute, rencontre mais on aurait tout aussi bien pu dire, éveil, accord, bienveillance, promesse. Comme l'est par exemple cette aube « si fraîche, immense » qui ouvre le recueil, « quand le vent afflue dans la moindre fente / jusqu'à secouer les parois.»</b></span></div></b><b><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal; "><b>Puisant loin ses racines, le poème de Pierre Dhainaut s'affirme alors comme la créature évoquée par Rilke au tout début de la huitième élégie de Duino : il cherche à voir dans l'Ouvert, ce monde, comme l'écrit le grand poète allemand, qu'« on ne convoite pas ». Relation infinie, insaisie et « sans retour des yeux sur son état », que depuis plusieurs recueils Pierre Dhainaut célèbre avec insistance dans la personne de l'enfant, cet enfant devenu pour lui « le bienvenu », celui qui <span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal; "><b><div style="text-align: justify; display: inline !important; "><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal; "><b>reconstitue le monde : lui qui ne sait parler /[...] recrée pour nous le rite immémorial/[...] coeur qui palpite / mains qui acclament, il incarne la joie / la pleine joie du souffle. » Et si d'aventure l'air manque, si l'eau, comme il l'écrit dans le tout dernier poème, « a cessé de jaillir / de s'élargir », c'est encore dans le souvenir de l'enfant qu'on a été, de «l'éveil qui nous fut offert », que le poète retrouve l'énergie de se dire qu' « il est encore temps de nous pencher / sur la surface lisse, de n'y chercher aucune image / d'y plonger les mains pour la ranimer, afin d'extraire / de la rumeur profonde avec les paumes/ de quoi faire un soleil, la face rutilante/ sans inquiétude, en ne sachant vers qui nous la tournons.»</b></span></div></b></span></b></span></div></b>GEORGES GUILLAINSabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-10545237448207656382010-06-16T13:48:00.000-07:002010-06-17T14:13:20.441-07:00Syllabes de souffles<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7imb1HXmiATRTiKYwGS0_qXnw3IaKv89edV8zIGhWTEsnXxcfwm5p_X5xgn7FUzhje5vuV7sFMxTa9qqaj5Xi_Ydn9n0mVTl8TXqVL0fwc41etBaabCcuOMenmKajpNzIeza93PUTZEg/s1600/pierre+dhainaut+souffles.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 300px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7imb1HXmiATRTiKYwGS0_qXnw3IaKv89edV8zIGhWTEsnXxcfwm5p_X5xgn7FUzhje5vuV7sFMxTa9qqaj5Xi_Ydn9n0mVTl8TXqVL0fwc41etBaabCcuOMenmKajpNzIeza93PUTZEg/s400/pierre+dhainaut+souffles.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5483853552772773122" /></a><br /><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfDCkiuhcfQptHzajoK660PzzUFBNhtG2BUO9IvYFKcYFD9jdgd6rhpdomFvHtGiU3dSjQ9GAliqOGimrtocQRlyr8k57D8hIB-MNNFmj61_7L_FiDcGSc99gDLMLi6cwXh1vmFBkBb5w/s1600/pierre+dhainaut+jet%C3%A9e.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 309px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfDCkiuhcfQptHzajoK660PzzUFBNhtG2BUO9IvYFKcYFD9jdgd6rhpdomFvHtGiU3dSjQ9GAliqOGimrtocQRlyr8k57D8hIB-MNNFmj61_7L_FiDcGSc99gDLMLi6cwXh1vmFBkBb5w/s400/pierre+dhainaut+jet%C3%A9e.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5483476936502152178" /></a>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-48647884135853485222010-03-09T12:00:00.001-08:002010-03-09T12:02:06.172-08:00"Plus loin dans l'inachevé" de Pierre Dhainaut<div style="color: rgb(39, 78, 19);"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5kO3QFMM5Hg8ogHC-B-5iayIbEb8RBpZl32C1N5iZmG_NX6Boiw65UWov-sH59QZv8AFgMFY8wvOHLkLz39iNpl5WnoOMFlf91BXormnGPwSfpowZa-r96QMdIuAPvZtuQlnPnGl09VS8/s1600-h/Pierre+dhainaut+plus+loin+dans+l%27inachev%C3%A9.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj5kO3QFMM5Hg8ogHC-B-5iayIbEb8RBpZl32C1N5iZmG_NX6Boiw65UWov-sH59QZv8AFgMFY8wvOHLkLz39iNpl5WnoOMFlf91BXormnGPwSfpowZa-r96QMdIuAPvZtuQlnPnGl09VS8/s320/Pierre+dhainaut+plus+loin+dans+l%27inachev%C3%A9.jpg" border="0" /></a><span style="font-size:small;"><b>Comme en forêt le long des routes, nous allons</b></span></div><br /><div style="color: rgb(39, 78, 19);"><span style="font-size:small;"><b>d'arbre en arbre, nous avons l'âge des rameaux</b></span></div><br /><div style="color: rgb(39, 78, 19);"><span style="font-size:small;"><b>où se plaisent les fruits, le givre,</b></span></div><br /><div style="color: rgb(39, 78, 19);"><span style="font-size:small;"><b>qui ne s'alarment pas de ce qu'ils durent,</b></span></div><br /><div style="color: rgb(39, 78, 19);"><span style="font-size:small;"><b>l'humus et l'air, ensemble ils les célèbrent,</b></span></div><br /><div style="color: rgb(39, 78, 19);"><span style="font-size:small;"><b>à l'ombre, l'accueil nous enracine. </b></span></div><br /><br /><b>Extraits du nouvel ouvrage de Pierre Dhainaut</b><br /><b>"Plus loin dans l'inachevé" (Prix de Littérature Jean Arp 2010) </b><br /><br /><div style="color: rgb(12, 52, 61);"><br /><b>"Avec l'imprévisible</b></div><b><span style="color: rgb(12, 52, 61);">tu feras corps à la proue de l'épaule."</span></b>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-50111601850823399592009-06-09T13:08:00.000-07:002009-07-14T13:13:07.258-07:00Visite de Pierre Dhainaut au collège de Vendin-le-Vieil<div style="text-align: justify;"><b><span class="Apple-style-span" style="color:#009900;">Le 8 juin 2009, Pierre Dhainaut a rendu visite à une classe de 4ème au collège Bracke-Desrousseaux de Vendin-le-Vieil. Voici quelques échos de cette rencontre :</span></b></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#990000;"><b><br /></b></span></div><div style="text-align: center;"><b><span class="Apple-style-span" style="color:#990000;">Questions posées à Pierre Dhainaut :</span></b></div><br /><b>Pourquoi êtes-vous plus attiré par la poésie que par les autres genres littéraires ?</b><br /><br />Réponse transcrite par les élèves :<br />Il faut distinguer l’auteur du lecteur. Pierre Dhainaut est un lecteur très ouvert. Il peut lire des romans, des livres philosophiques, aussi bien que des poèmes.<br />Mais on a un tempérament, plus ou moins limité. Pierre Dhainaut, lui, ne peut pas faire de romans. Sa forme d’esprit ne correspond pas à l’art du récit, qui se prolonge. Le roman demande du temps (des mois, des semaines, voire des années), alors que le poème s’écrit en un ou plusieurs jours. Le poème se fait dans un temps plus intense, comme le haïku qui correspond à une écriture très brève. Pierre Dhainaut aime la concentration. Il donnerait tout pour la poésie.<br />Pierre Dhainaut aime aussi interroger, comprendre ce qu’il lit et écrit. Il a écrit des textes de critique, donc de prose, de réflexion écrite. Il a fait un article sur André Breton, sur Bernard Noël, sur des poètes qu’il a rencontrés et sur des peintres. Certains peintres lui ont demandé de travailler sur leur œuvre. Il a écrit aussi un livre sur Victor Hugo, il y a longtemps.<br /><br /><b>Comment expliquez-vous votre succès ?</b><br /><br />Réponse transcrite par les élèves : Il ne s’agit pas de succès. Pierre Dhainaut veut juste écrire. On ne peut pas faire de succès avec la poésie, ce n’est qu’une « passion ». Ce qui compte aussi, c’est d’avoir quelques lecteurs et auditeurs. Parfois, il reçoit un signe en forme de lettre de quelqu’un qui a pu être aidé par sa poésie. Mais s’il avait cherché à avoir du succès, il n’aurait pas fait de poèmes.<br />La poésie peut concerner l’intime (ce qu’on pense, ce qu’on vit…), permettre de s’exprimer soi-même. Mais il ne s’agit que d’une écriture personnelle.<br />Pierre Dhainaut, lui, écrit pour s’agrandir, se dépasser, vivre des sensations neuves. Il ne dit jamais « je », « moi », « me » dans ses poèmes. Il préfère se tourner vers le dehors. Il ne sait jamais ce qu’il va dire. Il n’a jamais décidé d’écrire sur une idée précise. Quand il écrit, il a le sentiment d’avancer. Ecrire un poème, c’est comme partir à l’aventure avec les mots. C’est en écrivant, en développant des mots ou des expressions qui l’obsèdent qu’il commence à les comprendre et qu’il écrit ses poèmes. Ce qui importe, c’est d’avancer sur un chemin dont on ne connaît pas le but. Si on écoute au fond de soi, on entend des mots. Il faut les retenir. Avant d’aller dormir, le soir, il y a souvent des mots qui lui viennent et qui trottent dans sa tête. Souvent, le matin, cela donne un poème, lorsqu’il peut corriger ce qu’il a écrit la veille.<br /><br /><b>Qu’est-ce qui vous intéresse, qu’est-ce que vous admirez chez Victor Hugo ?</b><br /><br />Réponse transcrite par les élèves :<br />En cinquième, les poèmes de Victor Hugo l’ont passionné dès leur première lecture. Un jeune professeur de littérature, qui débutait, lisait des extraits en classe, d’une manière non scolaire, sans poser de questions. Il lisait par exemple La Légende des siècles. C’était un monde étrange qui s’ouvrait. Cela a incité Pierre Dhainaut à ouvrir ces livres.<br />Victor Hugo est un auteur très ouvert. Dans son œuvre, il y a tout. Les Misérables, Notre-Dame de Paris, ce sont de vrais romans d’aventures. Il ressuscite toute une époque, le XIXème siècle ou le moyen âge, dans Paris ou dans les provinces. Victor Hugo aimait les personnes très caractéristiques, qui par exemple parlaient l’argot. Il faisait beaucoup de digressions. C’était un auteur généreux. Dans ses livres, un rapport très personnel, curieux, s’établit entre l’auteur et le lecteur. Celui-ci est une sorte de confident.<br />A propos de Mors : Ce qui frappe, c’est sa force de convocation de la mort. On présente volontairement un squelette avec sa faux, c’est une allégorie. Le rythme du poème nous emporte. Le livre des Contemplations est dédié à sa fille décédée, Léopoldine, morte noyée à vingt ans.<br /><br /><div><br /><b>Question posée aux élèves : Qu’est-ce qui vous a le plus marqués, dans la rencontre avec Pierre Dhainaut ?</b><br /><br />Aurélien Batsik : C’est sa façon de parler, ses réponses, sa façon de lire les poèmes et d’expliquer.<br />Marvin Bibloque : C’est combien il adore Victor Hugo et aussi quand il m’a fait un autographe : j’étais content.<br />Rayane Deroeux : Il aime Victor Hugo.<br />Coline Delbar : Quand il parlait de poèmes ou de Victor Hugo, il en parlait avec passion. On voyait que c’est sa vie, qu’il adorait ça. On voyait que, sans eux, il ne pourrait vivre. On le voyait dans ses yeux et dans ses paroles, souvent il se laissait même emporter.<br />Camille Dierckens : Il parle tout le temps des autres. Il ne dit pas souvent « je ». Il adore Victor Hugo. C’est un homme passionné.<br />Céline Dufour : C’est que Pierre Dhainaut connaît la biographie de Victor Hugo sur le bout des doigts. J’aime bien son coffret où les poèmes ne sont pas écrits dans un livre.<br />Astrid Duriez : Ce sont sa personnalité et ses explications sur la manière de faire un poème, qui me serviront un jour. Il explique beaucoup de choses. Ce qui m’a plu aussi, c’est quand il a commencé à parler de Victor Hugo.<br />Samy Florent : C’est que Pierre Dhainaut ne sait pas ce qu’il va écrire quand il se met devant sa feuille blanche. Pour écrire un poème, il faut se laisser guider par notre crayon.<br />Laurent Gau : C’est le moment où il a parlé de Victor Hugo peintre. Je trouvais ses dessins très beaux et il en parlait avec facilité comme si Victor Hugo était son ami depuis longtemps. Il disait ce que les dessins voulaient dire. J’ai trouvé ce moment le plus marquant de tous dans la rencontre.<br />Céline Houllier : C’est qu’il aime beaucoup Victor Hugo.<br />Debbie Kumanski : C’est de l’avoir rencontré. Il nous a tout expliqué en petits morceaux, il a beaucoup parlé de Victor Hugo. Il nous a expliqué comment former un poème et le lire.<br />Pauline Lalet : C’est sa façon de parler. On aurait dit un philosophe, on voyait qu’il avait été professeur de français car il arrivait à parler et à utiliser des mots que nous comprenions sans difficulté tout en montrant un maximum de connaissances. Il savait beaucoup de choses sur la poésie, Victor Hugo… Il était passionné en parlant des poèmes de Victor Hugo.<br />Sarah Leprêtre : J’ai aimé le moment où Pierre Dhainaut a parlé de Victor Hugo. Il sait vraiment beaucoup de choses sur lui.<br />Frédéric Milazzo : C’est sa grande passion pour les poèmes et sa passion pour Victor Hugo.<br />Sophie Rose : J’ai aimé le moment où on lui a remis le recueil de nos poèmes et lorsqu’il a fait lire certains poèmes des élèves, ainsi que le moment où il a parlé de Victor Hugo.<br />Céline Stachowiak : Ce qui m’a touchée lors de la rencontre avec Pierre Dhainaut, c’est quand il a lu les écrits de Victor Hugo.<br />Mégane Torok : C’est quand il nous a expliqué comment il fait ses poèmes. Il aime se concentrer quand il écrit un poème. Quand on s’exprime personnellement, on peut aussi écrire pour se dépasser. Ce qui m’a marquée, c’est aussi quand il nous a parlé de Victor Hugo.<br />Fanny Viléla : Pierre Dhainaut comprend très bien Victor Hugo, ses allusions, ses allégories… On voit vraiment qu’il aime ce qu’il fait et qu’il ne pourrait s’en passer. C’est un grand poète.<br />Mathieu Watel : La poésie, c’est la vie qui se déroule. Il s’est inspiré de Victor Hugo. Il a publié des livres de poésie et il a rencontré de grandes personnalités dans la poésie.<br /><br /></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-31844808527154447482008-12-01T13:13:00.001-08:002008-12-01T13:13:41.153-08:00Un poème d'éveil écrit par Pierre Dhainaut<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjohqGrqTR-4fmAcdHXz6d3XT9Nqpz-ohdL2_niLbrdCbRGFg_eSpXq92lOgKBfg3KYdtpwJXoAsasi_af1RExm0ABHca4b5yjiyCqbPmj1nOdO4USZfrkwjwP-9Y5jFsHn25wkZ85EIctE/s1600-h/fen%C3%AAtre+pierre+dhainaut.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 267px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjohqGrqTR-4fmAcdHXz6d3XT9Nqpz-ohdL2_niLbrdCbRGFg_eSpXq92lOgKBfg3KYdtpwJXoAsasi_af1RExm0ABHca4b5yjiyCqbPmj1nOdO4USZfrkwjwP-9Y5jFsHn25wkZ85EIctE/s400/fen%C3%AAtre+pierre+dhainaut.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5274931604357140626" /></a>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-43583440101368432112008-07-01T13:16:00.000-07:002009-07-14T13:21:43.754-07:00Sur le vif prodigue de Pierre Dhainaut<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL28fkzU5PLG8g_XE3Y0Swy_m0h1a_hamm4GmwXrLXdXfhctaHqe-Px4Mfxzuz3f-_7x99W8K9IUGwo61g2h96_zrciun_lKWv_TNyNETzmmzWF0WLrbN1zo1fpTKPibuiwsEoqdlQyOM/s1600-h/Pierre+Dhainaut+vif+prodigue.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 316px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL28fkzU5PLG8g_XE3Y0Swy_m0h1a_hamm4GmwXrLXdXfhctaHqe-Px4Mfxzuz3f-_7x99W8K9IUGwo61g2h96_zrciun_lKWv_TNyNETzmmzWF0WLrbN1zo1fpTKPibuiwsEoqdlQyOM/s400/Pierre+Dhainaut+vif+prodigue.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5358412627102112898" /></a><br /><span class="Apple-style-span" style="color:#339999;"><b><br />Confiance aux mains quand les regards défaillent,<br />elles ont peur autant qu'elles espèrent,<br />elles avancent : l'espace au bout des doigts,<br />le temps d'attiser l'air nocturne, s'éclairent<br />en chaque cicatrice, chaque silence, les premiers mots,<br />un poème en connaît-il d'autres? ceux qui nous engagent<br />à leur ressembler, téméraires, vulnérables,<br />à faire ainsi du moindre effleurement une rencontre<br />en lui apportant la chair vive, une parole aimante.</b></span><br /><br />La dernière parution de Pierre Dhainaut<br />L'Abreuvoir / Editions des Vanneaux 12€. <br /><a href="http://les.vanneaux.free.fr" target="_blank">Editions Les Vanneaux</a>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-34117133858499358412008-06-30T13:45:00.000-07:002009-07-14T13:23:17.545-07:00Voix de la bienvenue...de Pierre DhainautJ'ai de nouveau rencontré cet humble et grand poète qu'est Pierre Dhainaut. Je souhaite donc bon vent à ce nouveau livre de Sabine Dewulf (<a href="http://les.vanneaux.free.fr/" target="_blank">aux éditions des Vanneaux</a>) qui lui est consacré...<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaG1gRVvZ8vyCDsAO9cj4nv-EgrM7Fgk4MRIewtvTkIB1sbMPsw1rZTXjiN9KnZTgHUYpVkjB7yzvwojTKBwAzXT_U7Wwmq25LMFuNbbQE5dH6s30s7Cv6P3zsBgozqCnU8iN2SJrMB_c/s1600-h/dhainaut+dewulf.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5221098731684211218" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; CURSOR: hand; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaG1gRVvZ8vyCDsAO9cj4nv-EgrM7Fgk4MRIewtvTkIB1sbMPsw1rZTXjiN9KnZTgHUYpVkjB7yzvwojTKBwAzXT_U7Wwmq25LMFuNbbQE5dH6s30s7Cv6P3zsBgozqCnU8iN2SJrMB_c/s400/dhainaut+dewulf.jpg" border="0" /></a><br /><strong><span style="color:#000099;">...Il a plu cette nuit,<br />c'est la première fois que je regarde,<br />jusqu'au silence qui résonne.<br /><br />Sac, ressac, je ne juge pas,<br />l'instant demeure,<br />l'écume transparente.<br /><br />Je m'interromps comme je parle,<br />en la marée,<br />chaque jour y a-t-il un jour de plus?<br /><br />Le ciel n'est jamais vide, le sol nous porte,<br />on n'aperçoit aucun arbre,<br />on sait pourtant qu'ils sont proches.<br /><br />Une marge, un rivage,<br />il n'y a de secret que le visible<br />épanoui...</span></strong><br /><div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmHCNC6g8owi59T0JThHUVY4fhcaOxOKcQ-yNljssA7pG9-POYTmG9ih6q0dNMxfXfHZcZtZ-2VKkwRtOkEj5c9V57-NkuU86N4ACh1J_ShX3h3kZZ83kWVkzQuhQyPPJ5rZhy5Fwc44c/s1600-h/dhainaut+dewulf+4eme+de+couverture.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5221100262093205042" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; CURSOR: hand; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmHCNC6g8owi59T0JThHUVY4fhcaOxOKcQ-yNljssA7pG9-POYTmG9ih6q0dNMxfXfHZcZtZ-2VKkwRtOkEj5c9V57-NkuU86N4ACh1J_ShX3h3kZZ83kWVkzQuhQyPPJ5rZhy5Fwc44c/s400/dhainaut+dewulf+4eme+de+couverture.jpg" border="0" /></a>4ème de couverture</div><br /><strong><span style="color:#990000;">C'est face à l'océan qu'il faudrait naître<br />afin que notre cri se mêle aux cris d'oiseaux,<br />au grand matin de la conscience, de la louange,<br />toujours nous serions disponibles. Une fois, une seule,<br />ici, fût-ce par tempête, avons-nous pris peur,<br />et la respiration, avons-nous cru pouvoir<br />la contenir ? Un appel sans frontière,<br />le monde, une arche, la mort s'y tiendrait à son rang...<br />Murs ou fenêtres lisses, étroits, est-ce encore<br />une chambre, dès que l'on y ramène un nouveau-né?<br />Nous n'osons pas le prendre entre nos bras :<br />l'arche est-elle autre part qu'en ce berceau<br />en ce sommeil de paix? Une force en émane,<br />la vie qui se donne à la vie plus qu'un rivage<br />aux vents perpétuels.</span></strong>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-34003397959690184522008-03-31T13:45:00.000-07:002008-09-27T02:55:23.787-07:00Pierre Dhainaut sur France CultureL'émission Poésie sur Paroles du 30 mars 2008 nous proposait d'écouter Pierre Dhainaut : "Avec Pierre Dhainaut, à l'occasion de la sortie de Levées d'empreintes aux éditions Arfuyen : Forte de quelque 30 ouvrages publiés depuis près de 40 ans, l’œuvre de Pierre Dhainaut, inaugurée avec Le poème commencé (Mercure de France, 1969) apparaît de plus en plus comme l’une des œuvres majeures de la poésie française contemporaine). L’anthologie parue au Mercure de France en 1996, Dans la lumière inachevée, de même que le colloque qui lui a été consacré en 2007 à la Sorbonne, confirment la rrichesse et l’originalité de cette démarche dont le raffinement et la discrétion, proches de celles d’un Philippe Jaccottet, s’accommodent mal des tambours et trompettes dont nos oreilles sont pleines. Après Prières errantes (1990), Fragments et louanges (1993) et Introduction au large (2001) et Entrées en échanges (2005), Levées d’empreintes est le cinquième recueil de Pierre Dhainaut que publie Arfuyen." (France Culture)<br /><br /><strong>Enfin ce serait oui...</strong><br /><span style="color:#660000;"><strong>Ce n'est qu'un souffle encore et un sourire<br />quand nous le nommons, que nos mains le prennent,<br />nous nous sentons soudain si maladroits.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjS4knFev8acNe4foL_M0RaDKTx970LhCtID3RqaodgLiRpeKi8RVIcl-BC3xqbKP6T3-y6kjrhn7vLkW8stDiQy9d2q83wPnnN7vaubgE_YEO6uJo35o5AFWrscgOY5eLvPaAMZ54umf4/s1600-h/Pierre_Dhainaut.jpg" target="_blank"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjS4knFev8acNe4foL_M0RaDKTx970LhCtID3RqaodgLiRpeKi8RVIcl-BC3xqbKP6T3-y6kjrhn7vLkW8stDiQy9d2q83wPnnN7vaubgE_YEO6uJo35o5AFWrscgOY5eLvPaAMZ54umf4/s320/Pierre_Dhainaut.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5184006201355623442" /></a><br /><br />Il vient de naître, il a toute confiance<br />en ceux qui s'approchent, qui se penchent : à sa venue<br />nous n'avons pas épanoui le monde.<br /><br />Avec la vie nous n'avons pas donné<br />la parole de vie : le mot, le seul<br />qu'il conviendrait de dire, se refuse à trouer la gorge.<br /><br />Chaque enfant nous invite, dès qu'il respire,<br />comme sur une plage où les vents jubilent sans réserve,<br />à l'écouter entre ses lèvres.<br /><br />Décharger l'espace, l'air y serait libre,<br />libre aussi bien de se transformer en lumière,<br />nous l'apprendrons de lui en prononçant<br /><br />la syllabe frêle, chaleureuse, enfin ce serait oui.</strong></span><br /><br /><div align="center"><strong><br />Poésie sur Parole (France Culture, le 30 mars 2008)</strong><object type="application/x-shockwave-flash" data="http://flash-mp3-player.net/medias/player_mp3.swf" width="200" height="20"><br /> <param name="movie" value="http://flash-mp3-player.net/medias/player_mp3.swf" /><br /> <param name="bgcolor" value="#ffffff" /><br /> <param name="FlashVars" value="mp3=http://serge.vieville.free.fr/Dhainaut.mp3&showstop=1&showvolume=1&bgcolor1=189ca8&bgcolor2=#0ee72f" /></object><br /> </div><br /><br /><strong>Offrir et ne jamais finir</strong><br /><br /><span style="color:#333399;"><strong>... offrir sur la vitre<br />la première buée. Tu rêverais<br />uniquement d'être ici en avril,<br />tu n'esquisserais que les initiales<br />des prénoms que tu aimes, et toujours<br />ce serait, venant vers toi,<br />le vent pur, les nuages, l'écume...<br /><br />... offrir un peu d'eau<br />qui croupit au bas des trottoirs.<br />A peine entre les mains<br />tu ne dirais plus qu'elle est sale,<br />tu t'en laverais le visage,<br />tu écouterais à l'instant<br />ce bruit de source où le ciel se découvre...<br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaTCxo_8vJtHURLJ-uPH5nryM4UzyAYakYKcDkvxHRVu351-r6DC9sLjS7hqBFzAJF2lXtjdEnt-3mHauHJoZ7r_ugyoBnwxawnhTHbpW7KY0HK1gT-j2m7v74xNTfyAk89ZAA_uCVgks/s1600-h/Dhainaut+empreintes.jpg" target="_blank"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5183999831919123426" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiaTCxo_8vJtHURLJ-uPH5nryM4UzyAYakYKcDkvxHRVu351-r6DC9sLjS7hqBFzAJF2lXtjdEnt-3mHauHJoZ7r_ugyoBnwxawnhTHbpW7KY0HK1gT-j2m7v74xNTfyAk89ZAA_uCVgks/s200/Dhainaut+empreintes.jpg" border="0" /></a><br />... offrir un papier<br />froissé, jeté. L'origine perdue, les lettres<br />devenues grises, l'encre et la pluie<br />mélangées à la terre, chaque ligne,<br />chaque tache, tu les déchiffrerais,<br />tu les rendrais arborescentes,<br />tu en ferais le début d'un poème...<br /><br />... offrir une graine<br />tombée de l'érable, écrasée.<br />Tu la tiendrais au bout des doigts,<br />il te viendrait un souffle<br />déjà pour disjoindre tes lèvres<br />en épelant le mot « samare »<br />et partir, partir très loin avec elle...<br /><br />... offrir un fragment<br />d'écorce, quel que soit l'arbre,<br />mais de préférence un bouleau,<br />la plus fragile. Sans cesse,<br />en le pressant, tu ranimerais le regard,<br />tu sentirais en plein essor<br />le tronc clair qui frémit...<br /><br />... offrir un caillou<br />que tu ne prends que pour le reposer<br />dans le lit du torrent. Tu saurais bien<br />quelle est ta place à genoux sur la rive,<br />la sienne aussi entre tant d'autres<br />au milieu des remous, toi silencieux,<br />lui lumineux ensemble...<br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfbMJbs2vn2Y8OU0vEwDX1H8ocLMX1UdVSQPIoAzwUYFosdaH7Ewuo9yx1RzsCAcLxpXe98rPJ1MkFQUGvD-JyJJcQ64Drm-SVRt0fDbQ6xwQDF6zJ__N6MnRJQlarYVFgH5rNzOK3hpE/s1600-h/Pierre+Dhainaut.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfbMJbs2vn2Y8OU0vEwDX1H8ocLMX1UdVSQPIoAzwUYFosdaH7Ewuo9yx1RzsCAcLxpXe98rPJ1MkFQUGvD-JyJJcQ64Drm-SVRt0fDbQ6xwQDF6zJ__N6MnRJQlarYVFgH5rNzOK3hpE/s200/Pierre+Dhainaut.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5184002245690743794" /></a><br />…offrir dans le sable<br />ces empreintes d'oiseaux<br />que la brise interprète en effaçant.<br />Tu ne pèserais plus,<br />sans savoir où, te saisirait<br />le claquement d'une aile,<br />tu ruissellerais sous la vague...<br /></strong></span>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-40300986648287957732008-01-05T05:11:00.000-08:002008-01-05T05:33:47.476-08:00Christian Hubin nous parle de la poésie de Pierre Dhainaut.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwzgpeCET9nK7ltuQF8cHJSfw45nA2wANFDbV1LGPmcqb3wsAoYVIjfNUUvj8gLkgwN9mMDoO94KM_D1QUy_urlD0Pywp1DoBaLh0Kub7DLAFAmn_A76psBviW41kAhIGvACZ_EL6VOeY/s1600-h/fragments+d%27espace+dhainaut.jpg"><img style="float:left; margin:0 10px 10px 0;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwzgpeCET9nK7ltuQF8cHJSfw45nA2wANFDbV1LGPmcqb3wsAoYVIjfNUUvj8gLkgwN9mMDoO94KM_D1QUy_urlD0Pywp1DoBaLh0Kub7DLAFAmn_A76psBviW41kAhIGvACZ_EL6VOeY/s320/fragments+d%27espace+dhainaut.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5151984841067498274" /></a><div align="justify"><span style="color:#660000;"><strong>L'errance de Pierre Dhainaut, on en mesure aujourd'hui l'avance magnétisée. Plus elle va, plus cette poésie s'allège, plus elle <em>s'éprouve</em> aussi, sauvée, semble-t-il, de ne plus chercher réponse, d'être en quête sans rien attendre... la dispersion s'est faite don ; la fusion, accord et recueillement. Le souffle est comme retenu, le halo a grandi autour de la présence. Une sorte d'acquiescement, un être infusé dans l'haleine du monde... Le je (...) n'est plus ici que le pronom du Tout, le signe d'emprunt de l'Autre. Présence et absence confondues, être et lieu unis, dans les sables du Nord ou les cols de la Chartreuse.</strong></span><br /><span style="font-size:85%;">Christian Hubin, <em>La Forêt en fragments</em>, José Corti, 1987</span><br /></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-77191446637992595952007-09-26T13:30:00.000-07:002007-09-26T14:24:53.445-07:00Interview, partie 5 : Les lieux et les souffles<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUR4g5YcBxRol5q6PA3E7ljP7SxAE-HHjc4AJo7Xodumg__WxKcwqrw0g_hWmwKYnP3CNI9GcfE6bQZ2xY23QO5argXwF7i2gY1FSbOVEA5PLkb5qdMxsbuv9C6_ahNGmv8HAWW0Rj6VE/s1600-h/Chartreuse.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114622307618278034" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; WIDTH: 214px; CURSOR: hand; HEIGHT: 128px" height="162" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUR4g5YcBxRol5q6PA3E7ljP7SxAE-HHjc4AJo7Xodumg__WxKcwqrw0g_hWmwKYnP3CNI9GcfE6bQZ2xY23QO5argXwF7i2gY1FSbOVEA5PLkb5qdMxsbuv9C6_ahNGmv8HAWW0Rj6VE/s320/Chartreuse.jpg" width="262" border="0" /></a><br /><div align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><em>Deux paysages fortement contrastés vous ont particulièrement inspiré : les plages du nord et le massif de la Grande Chartreuse. Ont-ils été pour vous complémentaires ? A quelles aspirations répondaient-ils ?<br /><br /></em>Oui, ils sont complémentaires. L’Aubrac que j’aime n’est pas très différent des plages. L’aspiration est alors celle du dépouillement. Je retrouve aussi le dépouillement en montagne, mais différemment : il s’agit d’une initiation, d’un dépouillement progressif, par étapes ou par étages - on va du boisé à l’alpage, puis à la pierre nue. Lorsqu’on atteint le sommet, on a l’impression qu’on a mérité la dilatation des cimes. Sur la plage, je fais plutôt l’apprentissage des grandes forces naturelles, les marées et les vents. En réalité, c’est moins un dépouillement qu’un arasement. </span></div><span style="font-family:times new roman;"><div align="justify"><br />Une fois que j’ai évoqué les lieux qui m’ont marqué, je n’ai plus besoin d’en parler, ils sont en moi, présents, même si mes textes n’entretiennent aucun rapport direct avec eux. Parfois, certains mots apparaissent, « arbre », « pierre », « écorce », « eau », et l’auteur sait très bien d’où ils viennent. Quand je parle de « pierres » et d’ « arbres », il s’agit de pierres et pour la plupart d’arbres de Chartreuse. </div><div align="justify"><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_j9PziuxWV4BWDbcN7d6W1H8ZUA4qENeq620VsRb_mYX3PfaGrlDyxXDcPifSiNg7z_VVvk9LJ1yUjjBV1TaNNphBBcDLOJVu9oqZF4VRMMusqWDm51c4n8ux_rMhRtRFjLMbtgPSnmY/s1600-h/plage.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114624498051599026" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; WIDTH: 171px; CURSOR: hand; HEIGHT: 129px" height="98" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_j9PziuxWV4BWDbcN7d6W1H8ZUA4qENeq620VsRb_mYX3PfaGrlDyxXDcPifSiNg7z_VVvk9LJ1yUjjBV1TaNNphBBcDLOJVu9oqZF4VRMMusqWDm51c4n8ux_rMhRtRFjLMbtgPSnmY/s400/plage.jpg" width="131" border="0" /></a><br />A l’âge de vingt ans, c’est à Dunkerque que j’ai eu mes premiers vrais contacts avec la mer et le rivage. Mais ce contact était encore ambigu. On ne pouvait pas venir ici sans voir les ruines, la guerre… Le monde naturel et l’Histoire rivalisaient.<br /><br /><em>Qu’avez-vous retenu de vos découvertes des spiritualités orientales ?<br /><br /></em>Ces découvertes ont été beaucoup plus sensibles qu’intellectuelles, je les dois à certains poètes, par exemple Octavio Paz. <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbrvkYdFQCz7iUCB4kiMulM2NIf9gfJJg0xzK1YFTj0VBgG57-LtbIdED_rOxw3h2fCPOTj64uYdRER_mAoqC29MkRD0eXQXL8oyQj5ZiL3IQq5XbZ3IARSNa3zDQ5K3pEP_3OmhU-dAg/s1600-h/paz.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114625743592114898" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbrvkYdFQCz7iUCB4kiMulM2NIf9gfJJg0xzK1YFTj0VBgG57-LtbIdED_rOxw3h2fCPOTj64uYdRER_mAoqC29MkRD0eXQXL8oyQj5ZiL3IQq5XbZ3IARSNa3zDQ5K3pEP_3OmhU-dAg/s200/paz.jpg" border="0" /></a><br /><br />J’ai lu quelques ouvrages sur le zen, il ne s’agissait pas de savants traités, je pense à l’art des bouquets ou des jardins, au tir à l’arc, à la cérémonie du thé. Ensuite, j’ai lu des anthologies du haïku, j’ai entendu la musique du shakuhachi. Encore aujourd’hui je ne puis écouter vingt secondes de cette musique sans en être aussitôt, comment dire ?... recueilli, épanoui. J’aime particulièrement les flûtes, qu’elles soient du Japon comme le shakuhachi, de l’Inde ou de l’Iran : mes poèmes s’en souviennent, que les souffles animent, les souffles qui rappellent que nous ne sommes que de passage, qui pourtant invitent à la présence au monde.<br /></span></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-59480937690260381752007-09-26T13:27:00.000-07:002008-01-05T05:34:35.739-08:00Interview, partie 4 : Deux rencontres essentielles : Jean Malrieu, Bernard Noël<div align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><em>Qu’est-ce qui vous a attiré dans la personnalité et l’œuvre des poètes Jean Malrieu et Bernard Noël ?<br /><br /></em>La fréquentation de Malrieu a été constante alors que celle de Bernard Noël n’a été qu’épisodique. J’ai découvert Malrieu à la fin des années 50. Il figurait dans les anthologies surréalistes, il fréquentait Breton. Je lui ai écrit comme à un autre surréaliste, pour la première fois à la fin de l’année 62, pour lui dire que ses poèmes m’aidaient à vivre. Il m’a répondu qu’il avait lu mes poèmes et qu’il souhaitait en lire d’autres. Je lui ai donc envoyé quelques textes. Il ne les aimait pas, il trouvait que je manquais de souffle, que je me servais trop d’une certaine imagerie surréaliste, ce qui était vrai. Il pouvait se montrer parfois disons dogmatique mais il était si authentique que je ne lui en ai pas voulu. Un rapport confiant s’est très vite établi. Nous n’avons plus cessé de nous écrire jusqu’à sa mort. J’ai reçu de lui près de 200 lettres. Certaines pouvaient avoir cent pages, sur de grands cahiers à spirales. Il y racontait sa vie, il me décrivait la genèse de ses poèmes. Je les ai toutes confiées à la bibliothèque de Lille. </span></div><span style="font-family:times new roman;"><br /><div align="justify"><br />Malrieu nous invita à passer les vacances auprès de lui. Deux étés de suite, nous l’avons vu tous les jours pendant plusieurs semaines. Ce fut une grande rencontre. Jean était infiniment naturel, il ne posait pas. Alors qu’en Breton il est évident que j’avais cherché un second père (je l’avais rencontré quelques jours avant la mort de mon propre père), avec Malrieu, rien de tel ne s’est produit, malgré nos vingt années de différence. L’homme lui-même m’attirait. Tout le monde n’a pas eu la chance de l’entendre, avec son accent si particulier du Tarn-et-Garonne mêlé à celui de Provence. Il ne cessait de parler. Mais notre amitié est aussi liée aux promenades autour de Penne-de-Tarn. C’était plus enrichissant que de rester à la table d’un café surréaliste ! Grâce à lui, j’ai découvert la civilisation des pierres, de l’air, de la lumière, qui vont ensemble… Au début des années soixante, Malrieu commençait à changer d’orientation poétique, il écrivait La Vallée des Rois. Il était traversé par les interrogations que posent les lieux. C’est alors que j’ai eu la révélation d’un être qui habitait poétiquement, dans ses poèmes comme dans l’évidence quotidienne. Je n’ai pas saisi tout de suite l’importance de cette nouvelle orientation, j’en étais resté aux poèmes d’amour liés à Robert Desnos. Les grandes questions de Malrieu sur le monde et sur Dieu, je ne les ai vraiment comprises qu’après sa mort. Je n’ai pas cessé de vivre en sa compagnie depuis un demi-siècle. J’ai rassemblé ses œuvres, je les ai préfacées. </div><br /><div align="justify"><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIVLJP_9ntVt-x1R7VHf9nljyr5lxXTHEEgBB6CFu_n6pLgL1c0ht54TsxdHU2W30FW_FuVeweLwtdqL-WZw0pjV6KMmh4C_qrFTLwX2zaujxzdWClMmO6tRGbin7-KzwsaU7pzlP5xOU/s1600-h/Bernard+Noël.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114621989790698114" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgIVLJP_9ntVt-x1R7VHf9nljyr5lxXTHEEgBB6CFu_n6pLgL1c0ht54TsxdHU2W30FW_FuVeweLwtdqL-WZw0pjV6KMmh4C_qrFTLwX2zaujxzdWClMmO6tRGbin7-KzwsaU7pzlP5xOU/s320/Bernard+No%C3%ABl.jpg" border="0" /></a><br />Quant à Bernard Noël, c’était l’antithèse de Malrieu, qu’il a sans doute peu lu. Je l’ai rencontré en 1971. Il m’a obligé à clarifier tout ce qui avait fini par me mettre mal à l’aise dans le surréalisme et dont je ne prenais pas vraiment conscience. Sa lecture a été pour moi très décapante. A titre d’exemple, j’ai décidé de lui envoyer le questionnaire d’une enquête que j’avais rédigée pour une revue à propos de l’amour, au sens où l’entendait Breton - l’« amour fou ». Noël a répondu pour dire que les conceptions surréalistes de l’amour, de la femme-enfant, étaient des niaiseries. Il a réédité sa réponse par la suite, sous la forme d’une « réplique à Pierre Dhainaut », dans Treize cases du je.<br /><br /><em>Pouvez-vous évoquer les circonstances et la fin de la crise existentielle et poétique que vous avez connue à l’époque d’Efface éveille et d’Au plus bas mot ?<br /><br /></em>C’était précisément à l’époque de ma rencontre avec Bernard Noël. Efface, éveille a été très inspiré par lui. Cette période correspond à un douloureux passage de dissociation. </div><br /><div align="justify"><br />Cette crise s’est dénouée lorsque j’ai découvert le monde du dehors. Le dehors avait déjà existé pour moi : la guerre, puis le service militaire, durant la guerre d’Algérie, je dois le rappeler. Vous n’avez pas idée de ce que peut être la vie de caserne, l’agressivité constante, le langage réduit aux ordres et aux insultes. J’en suis revenu déprimé. Le dehors, c’est avant tout autrui. Mes véritables pas vers le dehors, les poèmes que j’ai repris dans Terre des voix en témoignent. Le Retour et le chant a été également un moment important. Et puis, la mort de Malrieu a été traumatisante. Tout cela bouleverse et transforme en secret, avec le temps. J’avais assisté à l’agonie de mon père, le choc avait été violent sur le coup mais je n’ai vraiment interrogé cette mort que dans les années 80. D’autres morts m’ont marqué, celle d’un chat notamment, comme pour Malrieu. Il a fallu que j’écrive à mon tour un poème sur la mort d’un chat qui nous a vraiment beaucoup émus (« A la mort de M. »), que je l’écrive d’un seul jet en revenant du jardin où nous l’avions enterré. Je savais qu’en faisant cela j’étais avec Jean, j’accomplissais les gestes qui avaient été les siens. C’est grâce à la mort que je suis entré dans le grand dehors. </span></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-54814270374691956052007-09-26T13:25:00.000-07:002007-09-26T14:23:21.926-07:00Interview, partie 3 : Le goût des arts graphiques<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy1F0OuZMQRFO9Kkxv6oCiSa8U4rfZG_oxlt_nA4GwhWntXPma-PyP8qgLzhlvPgaSfk_q6hTUWSODkctDeSQ6s1Et8TxlidnQHpyt8HDD33oZCfvncoBTusr1VIVXdVkzS0EOIrLLBdE/s1600-h/dotremont.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114621345545603682" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhy1F0OuZMQRFO9Kkxv6oCiSa8U4rfZG_oxlt_nA4GwhWntXPma-PyP8qgLzhlvPgaSfk_q6hTUWSODkctDeSQ6s1Et8TxlidnQHpyt8HDD33oZCfvncoBTusr1VIVXdVkzS0EOIrLLBdE/s200/dotremont.jpg" border="0" /></a><br /><div align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><em>Quelle a été votre propre relation aux arts graphiques ? Et que vous a apporté votre collaboration avec des peintres et des graveurs ?<br /></em><br />Quand j’avais quinze ou seize ans, j’écrivais d’abondance. Mais, les années passant, l’écriture s’est raréfiée, même si mes dissertations scolaires étaient démesurées. Jacqueline, ma femme, que j’ai rencontrée en 1956, a contribué à défaire certains blocages. Mais je ressentais un manque. J’ai demandé à la peinture de m’aider. Les techniques automatiques étaient d’accès facile. J’ai fait beaucoup de collages, des décalcomanies. Il fallait qu’à la manière surréaliste je donne des titres à ces images : c’est ainsi que la veine des mots s’est rouverte. J’envie toujours les écrivains peintres, Hugo, bien sûr, Michaux, Dotremont, aussi, l’inventeur du groupe Cobra et l’auteur des logogrammes.</span></div><div align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><br />Ce que j’aime dans la collaboration avec des peintres, des graveurs ou des photographes, c’est qu’ils me demandent de les accompagner, de m’insérer dans leur travail. Ces défis obligent mon propre travail à s’ouvrir. C’est ainsi que je collabore avec Jacques Clauzel, par exemple. Mais je procède parfois autrement : j’ai écrit Lumière pour lumière, en sachant que Fabien Giry, un jeune peintre de Dunkerque, l’illustrerait. Puis, nous avons mis au point le format, la mise en page, etc. Quoi qu’il en soit, toutes les phases m’intéressent, de la fabrication d’un livre.<br /><br /></span></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-81245388136547176572007-09-26T13:23:00.000-07:002007-09-26T14:01:58.857-07:00Interview, partie 2 : Deux passions de jeunesse : Victor Hugo et le surréalisme<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ9Zm_IpWYVxCxaUy62YnZSeFWtohBvlNpNhp9jMehgx3Nt_mm1sCXYvwdwKZeTyRpKN2VTjDEyKKC-GP4weGw8lOnganb9-1ABEywaD_TSTqBj4UzkTXn1ZJ7ixhG7ywx_r2bgetPbbg/s1600-h/Victor+Hugo.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ9Zm_IpWYVxCxaUy62YnZSeFWtohBvlNpNhp9jMehgx3Nt_mm1sCXYvwdwKZeTyRpKN2VTjDEyKKC-GP4weGw8lOnganb9-1ABEywaD_TSTqBj4UzkTXn1ZJ7ixhG7ywx_r2bgetPbbg/s200/Victor+Hugo.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114621040602925650" /></a><br /><div align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><em>A quelle époque et dans quelles circonstances s’est formé et affermi votre goût pour la poésie en général, puis pour le surréalisme ?<br /></em><br />C’est Victor Hugo qui m’a permis de deviner les pouvoirs infinis de la littérature, de la poésie. Jusqu’alors, je n’avais pas grand goût pour la lecture. Je préférais jouer, tout simplement. La révélation s’est produite alors que j’étais en classe de cinquième : un professeur a eu l’idée de nous lire des textes de Hugo sans nous poser de questions, sans multiplier les commentaires. Par la suite, j’ai pu trouver les livres dont ces textes étaient extraits – Notre-Dame de Paris, en particulier. J’ai commencé à lire par moi-même et depuis je n’ai pas cessé. Un lien étrange s’est formé à l’époque entre la mort de ma grand-mère paternelle et la lecture des livres de Hugo. Pendant que ma grand-mère agonisait, on m’avait relégué dans une pièce sombre qui contenait une sorte de bibliothèque. J’ai essayé d’expliciter ce lien dans un texte intitulé « L’enfance des mots » qui en grande partie répond à vos questions, mais je sais que je devrais l’approfondir. </span></div><span style="font-family:times new roman;"><div align="justify"><br />Deux autres livres ont également compté, des anthologies de la poésie des XVIe et XIXe siècles. On nous les avait fait acheter pour la classe mais ils n’ont jamais servi. Ils sont devenus mes livres de chevet. A partir de là, mes lectures ont rayonné. Après Hugo, j’ai découvert Baudelaire, Rimbaud… </div><div align="justify"><br />Ce que j’aimais dans Les Odes et ballades et La Légende des siècles, c’était l’aspect fantastique et la virtuosité verbale. C’est aussi grâce à la lecture de l’œuvre de Hugo que m’est venue l’envie d’écrire. A l’époque, bien sûr, je ne pouvais concevoir de le faire que comme lui, en mètres, en vers réguliers. D’année en année, j’ai progressé. En classe de troisième, j’en étais venu aux Contemplations. Je n’ai pas reçu d’éducation religieuse à proprement parler et le catéchisme me paraissait très rigide : si la question religieuse m’intéresse, pour ne pas dire me passionne, c’est à cause des Contemplations, « Ce que dit la bouche d’ombre ».</div><div align="justify"><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDuSwmdkYeOFvi3FMTFFS6YfokTSKmOk4EIMIJ-RgGtP-DIQN_WSdK5hut9-xutXpbvPNA_qrZJSoouEs5mYVAnapDfkndxF4nmr6kpRvNOt9LwJSXkHkkCXGnLbHEcrvhMTOIo7b9ZBY/s1600-h/Andr%C3%A9+Breton.bmp"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDuSwmdkYeOFvi3FMTFFS6YfokTSKmOk4EIMIJ-RgGtP-DIQN_WSdK5hut9-xutXpbvPNA_qrZJSoouEs5mYVAnapDfkndxF4nmr6kpRvNOt9LwJSXkHkkCXGnLbHEcrvhMTOIo7b9ZBY/s200/Andr%C3%A9+Breton.bmp" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114619838012082754" /></a><br />J’ai découvert le surréalisme plus tard. Les nouveautés circulaient difficilement dans les provinces, vers 1950. Mais tout arrive ! A la devanture d’une librairie où étaient exposées des Que sais-je ?, je suis tombé sur le titre : Le Surréalisme. Ce nom m’a paru très étrange. J’ai acheté ce Que sais-je ?. Je devais être en classe de seconde. Ce livre était écrit dans un langage critique que je ne comprenais pas mais il contenait des citations de Breton, des cadavres exquis… J’ai été éberlué. Puis, il y eut la lecture du Paysan de Paris d’Aragon, à la bibliothèque municipale d’Armentières où, par chance, les employés me laissaient complètement libre. M’ont marqué à jamais les descriptions de certains lieux magiques, le Passage de l’Opéra, le jardin des Buttes-Chaumont. Ce qui m’importait, c’est que la dimension quotidienne était complètement élargie. Cela vous change un regard, une vie. <br />Par la suite, j’ai lu quelques poèmes d’Eluard, l’année de sa mort, en 1952, ses poèmes politiques, puis ses grands poèmes d’avant la guerre, Capitale de la douleur… Entre ma dix-huitième et ma vingtième année, j’ai découvert une autre manière d’écrire et de vivre. Le surréalisme a été ma véritable université. Que d’auteurs m’a-t-il permis de découvrir ! Apollinaire, Lautréamont, toute une bibliothèque réinventée… Des peintres, aussi, sous la forme de quelques reproductions. Deux d’entre eux m’ont frappé tout de suite : Tanguy et Miro. Je suis toujours fasciné par les tableaux d’Yves Tanguy. Miro est un créateur bien plus vaste, j’aimais en lui l’usage fabuleux et libre des lignes et des couleurs. Comment pouvait-on créer tant d’éclat, de joie, même ? </div><div align="justify"><br />J’ai donc eu d’abord du surréalisme une connaissance livresque. En 1959, j’ai cru indispensable d’écrire à André Breton pour lui dire en quoi le surréalisme avait changé ma vie. Il m’a répondu très vite et m’a invité à le voir. Sa lettre commençait par un jeu de mots : « Cher Pierre Dhainaut, vous êtes des nôtres. » Il m’a reçu chez lui, à Paris. J’ai ainsi eu un contact direct, non seulement avec sa personne, mais avec la magie quotidienne dont il s’était entouré : ses objets, ses tableaux, ses livres… J’étais déjà passionné par l’art primitif. Depuis longtemps j’ai sur mon bureau un petit masque dan que je regarde tous les jours, attiré par sa grande intensité, par sa pureté. Dans ma volonté – beaucoup plus tard - de m’opposer à Breton, j’ai choisi une sculpture d’Afrique noire, alors que lui, préférait l’Amérique du Nord et l’Océanie où la magie l’emporte, le principe d’analogie. J’ai rencontré de nouveau Breton plus tard, à Saint-Cirq La Popie, il était attentif à ce que l’on lui disait et très cérémonieux, intimidant. </div><div align="justify"><br />Il m’avait dit qu’il fallait que j’assiste aux réunions de son groupe. Cela s’est moins bien passé. Un groupe a toujours ses règles, ses étiquettes, ses querelles, un climat de surenchère y règne dans tous les domaines. Je ne me sentais pas heureux dans ce groupe que j’ai fréquenté de 1959 à 1963, années dont il faut retirer dix-huit mois de service militaire. </div><div align="justify"><br />Mes premières publications ont été exclusivement liées au surréalisme. Breton a eu la gentillesse de me publier dans sa revue, La Brèche. </span></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-78622048739081655322007-09-26T13:18:00.000-07:002007-09-26T13:51:15.499-07:00Interview Partie 1 : L'enfance de Pierre Dhainaut<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgopPFxK6FZAiRJD15FQT-UV3RVTzix6hvPA7D7Y0u3_10wsEsMsBo6GcdTT2icTNRTC063Tep3Ra1R8BEkN2gQurkbf9xHCsuBwnh5n66wvqhR9p5RrSiMHNj4DI1JnbrllEepHK4_EHQ/s1600-h/armentieres.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgopPFxK6FZAiRJD15FQT-UV3RVTzix6hvPA7D7Y0u3_10wsEsMsBo6GcdTT2icTNRTC063Tep3Ra1R8BEkN2gQurkbf9xHCsuBwnh5n66wvqhR9p5RrSiMHNj4DI1JnbrllEepHK4_EHQ/s320/armentieres.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5114618214514444834" /></a><br /><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;"><em>Quels ont été les lieux, les atmosphères et les événements marquants de votre enfance, puis de votre adolescence ?<br /></em><br />Il s’agit essentiellement de la banlieue de Lille, en particulier la ville d’Armentières, dont j’ai un souvenir, il faut le dire, sinistre. C’était la guerre, j’avais l’impression d’être enfermé : toutes ces rues identiques, ces sirènes d’usine qui indiquaient l’heure… </span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">Une autre ville a compté : Douai, celle de mes grands-parents paternels. Là, au moins, je ressentais une ouverture mais elle était paradoxale, tournée vers le passé. J’aurais certainement pu devenir professeur d’Histoire…</span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">La campagne n’existait pas ; je suis un enfant des villes qui a découvert la nature trop tard. </span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">J’ai vécu une enfance solitaire, d’autant plus que j’étais fils unique. Mais la guerre de 1940 jusqu’à la Libération m’a laissé de nombreux souvenirs marquants. D’abord, l’exode, en mai 1940 : mes parents ont dû quitter Armentières et nous nous sommes retrouvés au Touquet. Une rupture dans la routine… J’y ai retrouvé la mer, qui m’attirait. J’y ai vu surtout les premiers soldats allemands, les premiers avions militaires. Nous sommes rentrés un mois et demi plus tard. Ce retour a été douloureux : j’ai assisté au cortège interminable des prisonniers qui venaient de Dunkerque et qui partaient vers l’Allemagne, les camps… Je n’avais pas cinq ans, je me demandais ce qui se passait. Ce furent mes premiers rapports avec une Histoire qui devint ensuite de plus en plus tragique, avec les bombardements et la Résistance. Par exemple, le père d’un de mes camarades a été arrêté et déporté. J’ai éprouvé une véritable déchirure, à ce moment-là. </span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">Il y en a eu d’autres : l’angoisse, lors de la Libération ; quelques personnes que nous connaissions bien ont été fusillées ; j’ai assisté aussi à des spectacles absurdes, comme celui des femmes tondues, en septembre 44. Ces déchirures ne se sont jamais refermées, comme si l’Histoire était définitivement pour moi quelque chose de douloureux. Je n’ai jamais compris qu’on puisse aller si loin dans le ressentiment ou dans la haine, dans l’horreur.<br />Dans la littérature comme dans la vie, je ne cherche pas des refuges, mais des valeurs ou des comportements qui soient complètement différents de ce que cette Histoire a pu nous montrer. Du reste, si j’étais devenu professeur d’Histoire, j’aurais aimé l’étude des comportements, des objets, du quotidien, la manière dont on cultivait le blé, dont on bâtissait les cathédrales… Ce qui est un peu désolant dans le nord de la France, c’est l’absence de vestiges – par exemple à Armentières, qui a été détruite en 14-18, puis reconstruite. Mais ce qu’ont pu faire les rois ou les généraux ne m’intéresse absolument pas.</span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">Quant à l’adolescence, les lieux étaient les mêmes, ainsi que l’atmosphère, monotone, de la famille. Mais l’événement majeur, ce fut la découverte de la lecture et de la poésie.<br /><br /><em>Quelle image avez-vous gardée de vos parents et, plus généralement, de votre famille ?<br /><br /></em>Ma grand-mère paternelle parlait picard : je ne comprenais pas la moitié de ce qu’elle disait. Illettrée et sans tendresse aucune, elle me semblait lointaine, étrangère. Ma grand-mère maternelle était fille de paysans, originaire de la région de Cambrai. Très dure à l’égard d’elle-même, elle travaillait beaucoup. Je n’ai pas reçu non plus de sa part beaucoup de tendresse. Ce que je pouvais faire ne l’intéressait pas. Elle n’aimait pas me voir lire : je perdais mon temps, disait-elle. Mes parents non plus n’ont jamais compris que je puisse lire et que je veuille écrire. Il y eut ainsi entre nous, hélas, trop de malentendus.</span></p><p align="justify"><span style="font-family:times new roman;">La première fois que je suis entré dans un musée, je venais d’avoir le baccalauréat. Jamais mes parents n’avaient songé par exemple à m’emmener au musée de Lille. Ils étaient instituteurs mais n’avaient aucune curiosité intellectuelle. Leurs lectures étaient superficielles. Cependant, un auteur que mes parents lisaient a eu de l’importance pour moi : Van der Meersch. Originaire de Roubaix, il évoquait le nord. Il me paraissait étrange qu’un écrivain puisse parler de lieux que je voyais tous les jours en donnant à la réalité une dimension tout autre. Cela dit, à présent, ses livres me tombent des mains, tellement simplistes dans leur idéologie, tellement mélodramatiques.<br /></span></p>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-35984036564110420232007-09-01T13:03:00.001-07:002007-10-13T14:19:29.307-07:00Interview de Pierre DhainautVoici le reportage de la chaîne dunkerquoise ID7 pendant le printemps des poètes 2006.<br /><div align="center"> <object width="425" height="356"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/1wBAazivNPhj4myZr"></param><param name="allowfullscreen" value="true"></param><embed src="http://www.dailymotion.com/swf/1wBAazivNPhj4myZr" type="application/x-shockwave-flash" width="425" height="356" allowfullscreen="true"></embed></object> </div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-12739453328562586432007-07-06T10:59:00.000-07:002007-07-06T11:05:10.520-07:00Revue "Le bateau fantôme"<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1vHA8Hoa_IjbcumcaGiUParc8ii78tWXIF3oLHBROl3gtNyeDqRAErOtAKnEVdGry2vJ9GxgciJzkiljsZ8reBrU1bGEtCXMjN_pHjUu_aJq9v5DhUzMiWLM68izZIPKWJFvOmEzh8re3/s1600-h/revue+fant%C3%B4me.jpg"><img style="float:right; margin:0 0 10px 10px;cursor:pointer; cursor:hand;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1vHA8Hoa_IjbcumcaGiUParc8ii78tWXIF3oLHBROl3gtNyeDqRAErOtAKnEVdGry2vJ9GxgciJzkiljsZ8reBrU1bGEtCXMjN_pHjUu_aJq9v5DhUzMiWLM68izZIPKWJFvOmEzh8re3/s200/revue+fant%C3%B4me.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5084143443046338994" /></a><br />La revue poétique <a href="http://www.lebateaufantome.com/pages/lbf6.html" target="_blank">Le Bateau Fantôme</a> publie son nouveau numéro : «l'enfance ». Il comprend un excellent article de Mathieu Hilfiger sur Jules Supervielle et un poème de Pierre Dhainaut.Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-50358424552651815922007-06-28T13:14:00.000-07:002007-06-28T13:31:09.220-07:00Jean Malrieu par Pierre Dhainaut<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nIhqNmgpNsLSo3JtpRyy_D7I8_6Lih7C-YbVDYkNYuijmxZswRHeXE2fe7oe3tE7vXk8B2aefYTgkWVkWssO9bgx-_Ax7KqiCIykWBnuCjMjMhuVDPa-8xHd3tgQBQV9z1_0HaUDjlU/s1600-h/Jean+Malrieu.jpg" target="_blank"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5081213846661897074" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; WIDTH: 347px; CURSOR: hand; HEIGHT: 411px" height="361" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7nIhqNmgpNsLSo3JtpRyy_D7I8_6Lih7C-YbVDYkNYuijmxZswRHeXE2fe7oe3tE7vXk8B2aefYTgkWVkWssO9bgx-_Ax7KqiCIykWBnuCjMjMhuVDPa-8xHd3tgQBQV9z1_0HaUDjlU/s400/Jean+Malrieu.jpg" width="302" border="0" /></a> Voici le dernier ouvrage de Pierre Dhainaut consacré au poète Jean Malrieu. Je vous propose pour le moment de lire la 4ème de couverture :<br /><br />"Faut-il raconter la vie des poètes? Les plus fas¬cinants ne sont-ils pas ceux dont nous ignorons presque tout, qui n'ont laissé qu'une œuvre? Je sais bien ce que l'on reproche aux biographies, elles ne sont pas seulement indiscrètes : en s'ajoutant au texte, le font-elles mieux connaître? Elles donneraient plutôt l'illusion de la connaissance. Entre l'anecdote et l'événement, comment choisir? Que savons-nous de ce qui importe à l'œuvre, de ce qu'elle retient pour le transformer? Surtout, savons-nous de quelle manière elle influence la vie? Pour certains l'oeuvre est le but exclusif, ils lui sacrifient leur vie. De l'absolu Jean Malrieu avait une autre approche. Ce ne sont pas les mots seuls qui tremblaient pour lui. La perte d'un chat, la chute d'une feuille, la venue d'un poème : a-t-il une fois distingué l'absolu du relatif, ce que du moins on croit désigner par de tels termes? II aimait les anecdotes, tous ceux qui le rencontrèrent s'en souviennent, et c'est le titre d'une partie de La Vallée des Rois, mais il s'agissait à ses yeux d'événements ou de mythes. Le familier, le fabu¬leux, ensemble. L'œuvre et la vie, lui-même ne les séparait pas. Ce n'est pas l'abondance de l'œuvre qui me surprend, Jean Malrieu n'a tant écrit que pour appeler la vie, qui était tout, dont le plus beau nom peut-être est poésie, quand se confondent la « grâce » et I'« insatisfaction ». (...) ce tremblement de l'être entier, Jean Malrieu nous laisse un seul poème, morcelé, recom¬mencé, qui est son oeuvre, qui est sa vie." Pierre DhainautSabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-54474964241975737752007-05-04T12:03:00.000-07:002007-05-04T12:11:18.850-07:00A la mort de M.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB_sRl4HTdBGt_KWaoZW1ZBgH1C2teGapUNCnUuVPKtp7N5jiG2KwsyyNToDBRL3RM_EIEdW-JPliBpkfB9gyyRP6s-aGn75fnDEjLL2UUUg5uMq7L31QhTWqO2y1lL0Cf5jKFradsVis/s1600-h/arbre-campagne-hetre-cramant-butte-176927.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5060785003436384882" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB_sRl4HTdBGt_KWaoZW1ZBgH1C2teGapUNCnUuVPKtp7N5jiG2KwsyyNToDBRL3RM_EIEdW-JPliBpkfB9gyyRP6s-aGn75fnDEjLL2UUUg5uMq7L31QhTWqO2y1lL0Cf5jKFradsVis/s320/arbre-campagne-hetre-cramant-butte-176927.jpg" border="0" /></a><br /><div>Pour qui parler sinon pour ceux qui nous précèdent</div><br /><div>en l'invisible ? Absent, ils n'ont qu'un peu d'avance.</div><br /><div>Aucune inscription, seulement la terre</div><br /><div>moins lourde, ici. L'amour par-delà les regards,</div><br /><div>l'amour affranchira les souffles :</div><br /><div>acquiescer à la mort comme au feuillage qui s'agite,</div><br /><div>nous faisons plus que retrouver la voix,</div><br /><div>le silence y devient un arbre d'air ou de lumière.</div><br /><div></div><br /><div>(Extrait de <em>Dans la lumière inachevée)</em></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7288787514281922066.post-24131328625864472712007-04-29T09:21:00.000-07:002007-04-29T09:34:40.777-07:00Extrait du colloque du 27 et 28 avril 2007<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFW8SLhT5wKw1ijLGQdktcCsCu0-6FT82V3JxBQtHl-pE6-9KU4tFOjihMNdQHNt1vseoiefEjGMn7Ep62gnZ5aHQ8TY8EgOxBH_SvXhfBdCEn9Po_jA4hu5y2FJfl6HmMdCd__P6LS_I/s1600-h/colloque+Pierre+Dhainaut.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058889282181341794" style="FLOAT: left; MARGIN: 0px 10px 10px 0px; CURSOR: hand" alt="" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFW8SLhT5wKw1ijLGQdktcCsCu0-6FT82V3JxBQtHl-pE6-9KU4tFOjihMNdQHNt1vseoiefEjGMn7Ep62gnZ5aHQ8TY8EgOxBH_SvXhfBdCEn9Po_jA4hu5y2FJfl6HmMdCd__P6LS_I/s320/colloque+Pierre+Dhainaut.jpg" border="0" /></a><br /><div>Né en 1935 à Lille, Pierre Dhainaut est entré en poésie avec son adhésion au groupe surréaliste à la fin des années 50 (les poèmes de cette première période, publiés dans des revues surréalistes, ont été réunis plus tard sous le titre Bulletin d'enneigement). Marqué par sa rencontre avec André Breton, il s'éloigne par la suite du groupe et trace un chemin personnel qui aboutit en 1969 à la publication de son premier livre marquant au Mercure de France, Le Poème commencé. Ami de Jean Malrieu (dont il éditera plus tard par deux fois les poèmes complets), il se rapproche dans les années 70 de la revue Sud dirigée par celui-ci (il demeurera membre du comité jusqu'aux années 90) et se lie à des poètes comme Jean-Claude Renard ou Bernard Noël (auxquels il a consacré des essais parus respectivement en 1977 et 1992). Professeur de lettres à Dunkerque, où il réside toujours, Pierre Dhainaut traverse dans les années 70 une période de crise que marquent des livres violents comme Efface, éveille (Seghers, 1974). C'est à partir des années 80 que son œuvre conquiert une maturité plus sereine : Terre des voix (Rougerie, 1985) marque le début d'une nouvelle période où la poésie de Pierre Dhainaut, sans abandonner l'écriture en fragments ni les formes brèves qui jalonnent toute son oeuvre, s'oriente vers une poétique du souffle et de la voix qui n'est pas sans proximité avec les spiritualités orientales, et que caractérise bien le titre des Prières errantes (éd. Arfuyen, 1990).<br />Dhainaut apparaît dès lors comme un représentant exemplaire de cette sensibilité moderne que l'on pourrait désigner, en reprenant le titre de l'essai marquant de Jérôme Thélot paru en 1997, comme « la poésie précaire ». En 1996, une « anthologie personnelle » intitulée Dans la lumière inachevée, publiée au Mercure de France, propose un premier regard rétrospectif sur son oeuvre. Une dizaine de recueils de tailles diverses se sont succédé depuis. Parallèlement Pierre Dhainaut, qui dans sa jeunesse a pratiqué la peinture, a publié un très grand nombre de livres à tirages limités réalisés avec des peintres : Jacques Hérold, Colette Deblé, Marc Pessin, Toyen et Marie Ailey sont parmi les artistes qui ont le plus travaillé avec lui. Marie Alloy sera présente lors de notre colloque pour témoigner de cette collaboration.<br />L'œuvre de Pierre Dhainaut a déjà fait l'objet d'un certain nombre d'études critiques : après la monographie de Jean Attali, parue en 1986 aux éditions du Rouergue, qui traitait de la première moitié de l'oeuvre, plusieurs numéros de revues lui ont été consacrés : un dossier de la revue Polyphonies en 1995, un numéro de la revue Nord' publié par l'université de Lille III (n° 34, décembre 1999) rassemblant une trentaine d'articles, un numéro de la revue Autre Sud (n°10, septembre 2000). En 1999, les éditions Paroles d'aube ont publié un livre d'entretiens, A travers les commencements, réalisé avec Patricia Castex-Menier, qui constitue une excellente introduction à son oeuvre. Une exposition de manuscrits, livres précieux et documents personnels s'est tenue du 4 mars au 22 avril 2000 à la Bibliothèque Municipale de Lille (éd. de la Médiathèque Jean Lévy, catalogue préfacé par Gérard Farasse, 2000), suivie par plusieurs autres expositions de moindre ampleur.<br />Néanmoins, aucun colloque de grande ampleur n'avait encore été consacré à Pierre Dhainaut : il est temps, nous semble-t-il, que la critique s'intéresse à lui de façon plus exhaustive. C'est pour faire progresser la recherche sur son oeuvre et lui amener de nouveaux lecteurs que nous avons souhaité réunir à la Sorbonne poètes, écrivains, artistes et universitaires. En complément, une rencontre à la Maison des Écrivains permettra d'écouter le poète lire ses textes et de dialoguer avec lui.<br /><br /><strong>AUDE PRETA-de BEAUFORT (Maître de conférences à Paris IV) & JEAN-YVES MASSON (Professeur à Paris IV)</strong></div>Sabinehttp://www.blogger.com/profile/01004095740416066725noreply@blogger.com0